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Est ce que le dropshipping est légal en France ?

Est ce que le dropshipping est légal en France ?

Le dropshipping est un modèle de vente en ligne où le vendeur ne gère pas de stock physique. Lorsqu'un client final passe commande, le vendeur transmet cette commande à un fournisseur, qui se charge ensuite de l'expédition du produit. Ce modèle simplifie la logistique et permet de lancer une boutique en ligne avec un investissement initial réduit.

À l'échelle mondiale, le marché du dropshipping est en plein essor. En 2024, il devrait atteindre 301,11 milliards de dollars. franchissant ainsi le seuil des 300 milliards pour la première fois, après une augmentation de 23,7% par rapport à 2023.

Ce modèle offre plusieurs avantages. Notamment la réduction des coûts initiaux, la flexibilité géographique, et l'accès à une large gamme de produits. Cependant, une question demeure fréquemment posée : Le dropshipping est-il légal en France ?

Dans cet article, nous répondons à toutes vos interrogations sur le cadre légal du dropshipping en France et ses implications.

Le dropshipping est légal sous conditions

Le dropshipping est parfaitement légal en France, à condition de respecter les obligations légales et réglementaires en vigueur.

Contrairement à certaines idées reçues. Ce modèle de vente est encadré par la législation commerciale, tout comme toute autre activité de commerce en ligne.

Il existe donc un ensemble d’obligations légales que le dropshipper doit respecter pour éviter de tomber dans des infractions coûteuses. Dont on peut citer:

L’Immatriculation de l'entreprise

Pour pratiquer le dropshipping en conformité avec la loi, le vendeur doit être immatriculé en tant qu’entreprise. Que ce soit sous la forme de micro-entrepreneur ou de société commerciale. Cette immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) est obligatoire, conformément à l'article R123-32 du Code de commerce.

Affichage des mentions légales et des CGV

En France, Conformément à l'article L.221-5 du Code de la consommation, les professionnels du dropshipping doivent fournir aux consommateurs, en langue française, des informations claires et complètes.

Les mentions légales, sont des informations obligatoires à afficher sur le site web. Elles garantissent la transparence envers les visiteurs en fournissant des détails sur l'entreprise ou le site de dropshipping.

Conformément à la LCEN, ces mentions doivent être visibles et accessibles, généralement dans un onglet spécifique sur le site internet. Leur contenu varie selon le statut juridique et l'activité de l'entité.

Les conditions générales de vente doivent également être présentes sur le site du dropshipper. Elles doivent mentionner entre autres les modalités de livraison, le droit de rétractation de 14 jours, et les garanties légales. Les CGVs constituent un élément clé de la conformité légale. Elles permettent d'encadrer la relation entre le vendeur et l'acheteur.

Obligations en matière de livraison

Le dropshipper est tenu de livrer les produits commandés dans les délais convenus avec le consommateur. Tout manquement à cette obligation peut être considéré comme une pratique commerciale trompeuse.

En cas de retard ou d'indisponibilité du produit, le consommateur peut exiger par écrit une nouvelle date de livraison ou résilier le contrat.

Pour garantir le respect de ces délais et éviter les litiges, le dropshipper doit :

  • S'assurer de la disponibilité des produits auprès de ses fournisseurs, avant d'effectuer toute action commerciale.
  • Sélectionner des fournisseurs fiables disposant des capacités logistiques nécessaires.

En effet, conformément à l'article L.216-1 du Code de la consommation, le vendeur doit livrer le bien dans le délai convenu. Un manquement à cette obligation peut engager sa responsabilité.

Sécurité des produits et conformité

Le dropshipper a également une responsabilité en matière de sécurité des produits. Même s'il ne fabrique pas les produits qu'il vend. Il est considéré comme le vendeur aux yeux du consommateur. Il est donc tenu de s'assurer que les produits qu'il propose sont sûrs, conformes aux réglementations en vigueur et ne présentent aucun danger.

Il doit sélectionner ses fournisseurs avec soin et mettre en place des contrôles qualité pour s'en assurer.

Le contrat de dropshipping

Bien que non obligatoire, il est fortement recommandé de formaliser la relation avec le fournisseur via un contrat de dropshipping. Ce contrat clarifie les rôles et les responsabilités de chaque partie et protège le vendeur en cas de litige. Cela est particulièrement important si le fournisseur est basé à l'étranger. Ceci est dans l'objectif d'éviter toute ambiguïté concernant les délais de livraison, la qualité des produits, ou les conditions de retour.

Dans quel cas le dropshipping peut-il être illégal ?

Le dropshipping est-il légal en France ?

Le dropshipping peut devenir illégal lorsqu’il enfreint certaines règles commerciales, fiscales, ou de protection des consommateurs. Les principales infractions incluent :

Pratiques commerciales trompeuses : 

Conformément à l'article L.121-1 du Code de la consommation. Le dropshipping, comme toute activité commerciale, est soumis à des règles strictes pour protéger les consommateurs. Toute pratique trompeuse, susceptible d'induire en erreur l'acheteur est interdite et peut entraîner de lourdes sanctions.

Les pratiques trompeuses couramment rencontrées dans le dropshipping incluent :

  • Les fausses promotions: Afficher des réductions fictives ou des soldes permanents sans justification réelle.
  • Les indications mensongères sur l'origine ou la qualité des produits: Attribuer à un produit des qualités qu'il ne possède pas, ou en dissimuler les défauts.
  • La confusion avec un autre produit ou concurrent: Utiliser des noms de marque ou des logos similaires pour tromper le consommateur.
  • La dissimulation de l'identité du vendeur: Une activité de dropshipping peut être qualifiée de trompeuse si le vendeur n'est pas clairement identifiable.
  • Les délais de livraison non respectés: Indiquer des délais de livraison non réalistes ou ne pas respecter ceux annoncés.

Ces pratiques sont sanctionnées pénalement par jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 300 000 € d'amende pour les personnes physiques, et jusqu'à 1,5 million d euros pour les personnes morales.

Non-conformité des conditions générales de vente (CGV) : 

Si les Conditions Générales de Vente (CGV) d'un dropshipper ne respectent pas la législation française, notamment le Code de la consommation, le vendeur s'expose à de lourdes sanctions financières. Ces sanctions peuvent atteindre jusqu'à 15 000 € pour une personne physique et 375 000 € pour une personne morale.

Les CGV doivent obligatoirement contenir un certain nombre d'informations essentielles pour garantir la transparence et protéger les droits des consommateurs. Parmi ces informations, on retrouve :

  • Les garanties légales,
  • Les modalités de livraison
  • Le droit de rétractation
  • Les modalités de paiement.
  • Les conditions de retour des produits.
  • Le service après-vente.
  • Les modalités de règlement des litiges.

En outre, les CGV doivent être rédigées de manière claire et compréhensible, sans ambiguïté, et être accessibles à tout moment au consommateur.

Un article détaillé et un modèle de CGV sont disponibles sur le blog d’excilio.

Le non-respect de ces obligations légales peut entraîner non seulement des sanctions financières, mais aussi des conséquences juridiques plus importantes, telles que la nullité des clauses abusives ou l'annulation de la vente.

Violation des règles fiscales : 

Le dropshipping devient illégal lorsqu'il ne respecte pas les législations et réglementations en vigueur. Notamment en ce qui concerne la déclaration de la TVA.

Cela est particulièrement vrai lorsque des dropshippers sont tentés de ne pas déclarer la TVA sur leurs ventes. Notamment lorsqu'ils débutent ou lorsque leur chiffre d'affaires est faible.

Un dropshipper peut également être en infraction s'il n'est pas bien informé sur la fiscalité et la TVA applicables au dropshipping. Il peut avoir des difficultés à interpréter les seuils de chiffre d'affaires. Ce qui peut induire à des situation d'infraction vis-à-vis de la loi.

C'est pourquoi il est essentiel de suivre une formation sur la fiscalité du e-commerce et du dropshipping, afin de veiller à rester dans la conformité légale et de bien maîtriser les obligations fiscales. Une telle formation permet d'éviter des erreurs coûteuses et les sanctions légales. Tout en assurant la pérennité de l'activité commerciale.

Les conséquences de pratiques en dehors du cadre du légal

Le dropshipping est une activité réglementée. Les pratiques commerciales déloyales (faux avis, informations trompeuses), les infractions fiscales (non-paiement de la TVA) et le non-respect des obligations légales (mentions légales, CGV) sont sévèrement sanctionnés. Les amendes peuvent être très élevées, et des poursuites pénales sont possibles. En effet, chaque manquement peut entraîner des amendes pouvant atteindre 300 000 euros, de la prison et des poursuites pénales.

L’exercice illégal de la pratique du dropshipping expose également à d'autres conséquences, telles que :

  • Des redressement fiscaux.
  • Des convocations par la Direction Département de la Protection des Populations (DDPP).
  • Des convocations par la DGCCRF (La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), avec le risque d'amendes.
  • Une convocation par la brigade financière ou le parquet national financier, pouvant aboutir à un renvoi devant le tribunal correctionnel.

En conclusion, le dropshipping est une activité légale, mais elle comporte de nombreux pièges. Pour éviter les sanctions, il est crucial de maîtriser les règles du jeu.

Les informations fournies sur les produits doivent être exactes et transparentes.

De plus, en tant que vendeur, vous êtes responsable de la qualité et de la conformité des produits, même si vous ne les fabriquez pas.

La fiscalité spécifique au e-commerce doit également être maîtrisée.

Pour minimiser les risques, il est recommandé de :

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