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Comment ouvrir une boutique en ligne sans stock gratuitement ?

Comment ouvrir une boutique en ligne sans stock gratuitement ?

Le e-commerce sans stock connaît un essor fulgurant en France, et pour cause : il offre aux entrepreneurs une flexibilité et une agilité précieuses dans un marché en ligne en perpétuelle évolution. Mais attention, se lancer dans cette aventure ne s’improvise pas ! Au-delà de l’aspect marketing que tout le monde a en tête, il y a des dimensions cruciales qu’on ne peut pas se permettre de négliger : la comptabilité, la fiscalité, le juridique. Ces sujets complexes peuvent vite vous jouer des tours si vous n’êtes pas bien préparé.

C’est là que nous intervenons, chez Excilio. Notre mission d’expert-comptable e-commerce, c’est de vous donner toutes les clés pour créer et gérer votre boutique en ligne sans stock, en toute sérénité. Nous allons passer en revue les différents modèles possibles, de la vente à la commission au dropshipping en passant par l’affiliation.

Quel(s) modèle(s) d’affaires privilégier pour une boutique en ligne sans stock ?

1. Le Dropshipping

Le dropshipping est souvent présenté comme un eldorado. Une façon de se lancer dans le e-commerce avec un investissement modique, voire aucun. Mais méfiance, la réalité économique est plus complexe que ce qu’on lit sur le papier glacé des blogs spécialisés.

Complexité fiscale

Certes, vous n’avez pas besoin d’acheter et de stocker vous-même les produits, puisque c’est votre fournisseur qui s’en charge et qui les expédie directement au client final. Mais ne vous y trompez pas, même si vous ne manipulez jamais la marchandise physiquement, aux yeux de la loi et du fisc, c’est bien votre entreprise qui achète et revend ces produits.

Traitement comptable

Cela implique de respecter toutes les règles comptables qui vont avec, notamment :

  • De bien enregistrer vos achats en compte 607
  • Et vos ventes en compte 707

Une erreur classique est de penser qu’en dropshipping, on ne compte que la marge. Grave erreur, qui peut mener tout droit à un redressement fiscal. Croyez en notre expérience !

Seuil de rentabilité

Et la rentabilité ? Nos analyses montrent que pour que votre boutique en ligne soit viable, votre marge brute doit tourner autour de 25 à 30%. En dessous, avec tous les frais de marketing et de structure, cela risque d’être compliqué. C’est tenable dans certains secteurs de niche comme la mode, beaucoup plus difficile dans l’électronique grand public par exemple.

Besoin de trésorerie

Autre point à ne surtout pas négliger : le décalage de trésorerie. Imaginez, votre fournisseur vous demande d’être payé à la commande, mais vous devez laisser 14 jours à vos clients pour se rétracter. C’est autant d’argent que vous devez avancer. Et cela peut vite chiffrer ! Pour vous donner un ordre d’idée, si vous avez 100 commandes par jour à 50€, il vous faut une trésorerie de 70 000€. Une somme importante, surtout quand on démarre.

2. La Logistique tierce (3PL)

Contrairement au dropshipping où vous ne touchez jamais la marchandise, la logistique tierce ou 3PL (Third-Party Logistics) implique que vous achetez bel et bien les produits, mais déléguez toute la gestion physique à un prestataire spécialisé.

Traitement comptable

Sur le plan comptable, cela change tout : vous devez suivre et valoriser un stock... qui n’est pas dans vos murs ! Pas toujours évident, mais vous devez donc comptabiliser vos achats en classe 3 (comptes de stocks). Ensuite, vous devez passer des écritures de variations de stock en fin d’exercice, et veiller à obtenir de votre prestataire des inventaires précis pour une valorisation fiable.

Surtout, plusieurs frais propres au 3PL se retrouvent ventilés dans vos livres entre :

  • Frais de stockage (compte 6135 - Locations mobilières)
  • Frais de préparation (compte 6224 - Rémunérations d’intermédiaires)
  • Et frais de transport (comptes 6241/6242 selon que vous refacturez ou non le port à vos clients)

Complexité fiscale

Et là, une question récurrente, liée de près à la fiscalité : mais comment être certain que les inventaires transmis sont exacts, si je n’ai pas la marchandise sous les yeux ? La solution, c’est d’avoir des contrats 3PL solides, qui prévoient un inventaire mensuel contradictoire, un processus clair de gestion des écarts et des pénalités si ces écarts deviennent significatifs.

Seuil de rentabilité

Autre question brûlante : à partir de quel volume d’activité le 3PL devient-il plus intéressant que le dropshipping ? Nos simulations montrent que le point de bascule se situe généralement entre 500 et 800 commandes par mois. Pourquoi ? Parce qu’à ce niveau, les économies réalisées sur les frais d’expédition et la baisse des coûts de service après-vente (grâce à de meilleurs délais) font plus que compenser les coûts de la prestation logistique.

3. L’Affiliation et le Marketing d’influence

On change de dimension avec l’affiliation : le modèle le plus léger en termes de structure.

Traitement comptable

Premier réflexe à avoir : ne pas traiter vos revenus d’affiliation comme des ventes de marchandises. Car ce sont bien des prestations de service ! Elles doivent donc atterrir au crédit du compte 706 (vente de prestations) et non 707 (ventes de marchandises). La nuance peut paraître subtile, mais sachez que cela change tout sur l’application de la TVA (régime différent des ventes de biens), le traitement des franchises en base de TVA. Et même les ratios financiers scrutés par votre banquier.

Complexité fiscale

Côté fiscalité, tout dépend de votre structure. En micro-entreprise, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 34% sur vos revenus (contre 71% pour de la vente de marchandises). En société, pas de cadeaux en revanche, on reste sur du classique. Il y a un point d’attention, et non des moindres : la TVA dans l’affiliation cross-border. Si vous travaillez avec des filiales étrangères (Amazon US, Chine), deux cas se présentent :

  • Affiliation pour une entreprise étrangère qui vend à vos clients français : TVA française applicable
  • Affiliation pour une entreprise étrangère qui cible des pros en France : possibilité de mécanisme de reverse charge

Un dernier conseil tout de même : comme ces revenus passent souvent par des plateformes comme PayPal ou Wise, pensez à bien extraire et documenter tous ces flux chaque mois. En cas de contrôle fiscal, vous serez ainsi paré pour justifier l’origine de ces fonds sans ambiguïté.

Pour récapituler, voici un tableau comparatif des 3 modèles. Gardez ces repères en tête, ils vous aideront à y voir plus clair pour la création d'un e-commerce :

Tableau comparatif des 3 modèles d'affaires à privilégier pour une boutique en ligne sans stock (dropshipping, 3L et affiliation)

Peut-on réellement lancer une boutique en ligne sans stock gratuitement ?

Lancer une boutique en ligne sans stock totalement gratuitement n’est clairement pas possible. En revanche, vous pouvez démarrer avec un investissement minimal, si vous choisissez judicieusement vos outils et votre approche. Même avec un modèle sans stock comme le dropshipping ou l’affiliation, vous aurez toujours une poignée de coûts incompressibles :

  • Plateforme e-commerce : vous pouvez utiliser des versions gratuites de WooCommerce (avec WordPress) ou des périodes d’essai de Shopify, mais éventuellement vous aurez besoin d’une version payante (10-30€/mois minimum).
  • Nom de domaine : un coût annuel d’environ 10-15€/an.
  • Hébergement site web : à compter de 3-5€/mois pour les offres basiques.
  • Outils marketing : même si vous misez sur le marketing organique, vous aurez probablement besoin de quelques outils basiques comme les réseaux sociaux.
  • Frais juridiques minimaux : mentions légales, CGV conformes, etc.

Avec cette approche minimaliste, vous pourriez démarrer avec un budget d’environ 100-200€ pour les premiers mois. Cela reste très accessible comparé à un commerce traditionnel. Cependant, il faut être réaliste : un tel investissement initial limitera vos capacités de marketing… et donc d’acquisition clients.

Une approche plus prudente consisterait à prévoir un budget de lancement de 500-1000€ pour vos 3 premiers mois. Un montant correspondant à un minimum de dépenses marketing pour tester votre concept.

Comment structurer juridiquement et fiscalement votre boutique ?

Au fil des années en tant qu’expert-comptable e-commerce, nous avons pu constater que trois formes juridiques se distinguent pour vendre en ligne sans stock, chacune avec ses forces et ses limites.

1. La forme juridique

La micro-entreprise

Indéniablement la plus simple pour débuter, avec sa comptabilité allégée et ses charges proportionnelles au chiffre d’affaires. Mais attention, elle montre vite ses limites quand l’activité décolle :

  • Plafond de CA contraignant (176 200 € pour la vente de marchandises)
  • Impossibilité de récupérer la TVA sur vos investissements marketing
  • Difficulté à lever des fonds ou à s’associer
  • Et surtout, une responsabilité illimitée qui peut coûter cher en cas de litige client

L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)

Un bon équilibre pour beaucoup de nos clients, car elle offre :

  • Une responsabilité limitée au capital social, protégeant vos biens personnels
  • La flexibilité fiscale : à vous de choisir entre impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés
  • La déductibilité de toutes vos charges réelles, marketing et développement compris
  • Une crédibilité renforcée auprès de vos partenaires et fournisseurs

La SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)

Le choix privilégié des entrepreneurs les plus ambitieux, avec :

  • Un statut social avantageux pour vous, dirigeant (assimilé salarié)
  • Une grande liberté statutaire, idéale pour un projet innovant
  • La possibilité d’intégrer des investisseurs facilement
  • Des leviers d’optimisation fiscale, en jouant sur la répartition rémunération/dividendes

Quand passer de la micro-entreprise à une société ?

Notre expérience montre que le point de bascule se situe généralement autour de 40 à 50 000€ de chiffre d’affaires annuel pour une activité e-commerce sans stock. En dessous, la micro-entreprise reste souvent plus avantageuse financièrement. Au-delà, les bénéfices de la société (récupération de TVA, charges réelles, etc.) compensent largement les frais supplémentaires.

2. Le lieu d’implantation

Quantité d’e-commerçants français opèrent via des plateformes étrangères. Il peut être tentant de monter sa structure hors de France, en effet, typiquement au Luxembourg, en Irlande, à Chypre ou dans d’autres pays réputés accommodants pour l’e-commerce. Mais méfiance, les risques sont nombreux :

Requalification en établissement stable français par le fisc

Le fisc veille particulièrement au grain sur ce point. Il considère que vous disposez d’un “établissement stable” en France s’il est clair que vous dirigez votre activité depuis la France (prise de décisions, gestion quotidienne). Conséquence : l’ensemble des bénéfices attribuables à cet établissement stable devient imposable en France (IS, TVA, etc.), annulant tout avantage fiscal recherché. Vous risquez alors un redressement.

Application de conventions fiscales internationales mal maîtrisées

La France a signé des conventions fiscales avec de nombreux pays afin d’éviter la double imposition. Des conventions extrêmement techniques et riches en clauses anti-abus pour le moins strictes. D’expérience, les plus problématiques concernent la “direction effective” de l’entreprise : elles font souvent l’imposition vers la France, en dépit d’un enregistrement à l’étranger. Pire, une mauvaise compréhension de ces conventions peut conduire à une situation où vous êtes imposé dans les deux pays…

Déclarations complexes et chronophages (formulaire 2065, CbCR, etc.)

À ces complexités s’ajoutent d’autres obligations : déclaration des comptes bancaires à l’étranger, des participations dans des sociétés étrangères, etc. En un mot, le message sous-jacent est le suivant : très souvent, il s’avère plus simple et finalement plus avantageux de structurer correctement une société en France avec une stratégie fiscale adaptée… Plutôt que de tenter une optimisation fiscale agressive via une structure étrangère, qui pourrait se retourner contre l’entrepreneur.

2. TVA et commerce électronique complexités du régime transfrontalier

La TVA est LE sujet récurrent des e-commerçants sans stock. Davantage encore depuis juillet 2021 et la réforme européenne instaurant le guichet unique OSS (One Stop Shop). Avec l’OSS, rappelons que l’UE a mis fin à la multiplication des déclarations et paiements dans chaque pays de l’Union où vous avez des clients. Tout se centralise via un portail unique dans votre État membre d’identification. Mais il y a des subtilités.

Dans le cas du dropshipping, tout dépend de la localisation de vos fournisseurs :

  • Fournisseur basé dans l’UE qui expédie au client également dans l’UE : c’est le régime OSS classique qui s’applique. Rien de compliqué.
  • Fournisseur basé hors UE (en Chine notamment) : là, soyez vigilant sur les règles d’importation et les nouvelles dispositions pour les envois de faible valeur. Il y a là un vrai piège.

Dans le cas d’une transaction triangulaire 3PL , tout dépend de votre statut :

  • Si vous êtes une entreprise française assujettie à la TVA, vous pouvez bénéficier du régime simplifié des ventes triangulaires.
  • Par contre, si vous êtes en franchise de base, dès que vous dépassez les seuils, c’est l’immatriculation obligatoire dans le pays de livraison.

D’ailleurs, ces fameux seuils ont été harmonisés au niveau européen. C’est plus clair, mais pas forcément plus simple : 10 000 € de ventes à distance BtoC, tous pays de l’UE confondus. Au premier euro de plus, vous basculez dans le régime OSS, avec l’obligation de collecter la TVA de chaque pays. Autrement, c’est l’immatriculation dans chacun des États membres concernés !

Chez Excilio, nous le rappelons systématiquement à nos clients qui dropshippent depuis des fournisseurs hors UE. Depuis le 1er juillet 2021, fini l’exemption de TVA pour les petits envois : toute importation est désormais taxable, même 1€ de coque d’iPhone !

Comment piloter la trésorerie d’une boutique en ligne sans stock ?

Qui dit e-commerce sans stock, dit aussi particularités de trésorerie à apprivoiser. La clé réside dans le décalage entre ce que vous encaissez de vos clients et ce que vous devez décaisser pour vos fournisseurs. Un écart qui peut être salvateur ou assassin, selon votre modèle :

  • En dropshipping, vous êtes payé avant de payer votre fournisseur. Un confort de trésorerie appréciable, mais qui peut vite vous donner une fausse impression de richesse si vous n’anticipez pas les décaissements à venir.
  • En 3PL par contre, c’est l’inverse. Vous devez financer l’achat du stock, avant même d’avoir vendu. Un sacré besoin en fonds de roulement qui peut vite devenir un boulet si votre rotation est poussive.

Notre conseil pour gérer ce grand écart : cartographier vos flux de trésorerie spécifiques dans un tableau e-commerce. Voici un exemple pour vous donner une idée :

Exemple tableau e-commerce pour piloter la trésorerie d’une boutique en ligne sans stock

Bien sûr, dans la vraie vie, ces flux s’entrechoquent en permanence. D’où l’importance d’avoir un outil de prévision et de pilotage digne de ce nom afin de garder le cap.

Autre menace sur votre trésorerie : les rétro-facturations (ou “chargebacks”). Ces annulations de paiement initiées par des clients peu scrupuleux auprès de leur banque peuvent vous tomber dessus jusqu’à 6 mois après la vente. Notre conseil : provisionnez en permanence 1 à 3% de votre CA pour ce risque, selon la sensibilité de votre secteur.

Quelques pistes d’optimisation de trésorerie glanées au fil de nos missions :

  • Négociez des délais de paiement plus doux auprès de vos fournisseurs. Chaque jour gagné est bon à prendre.
  • Optimisez vos méthodes d’encaissement : certaines solutions comme Alma ou Klarna vous permettent d’être payé rubis sur l’ongle, même si le client paie en plusieurs fois.
  • Mettez en place des alertes au premier frémissement des indicateurs clés de trésorerie (délai de paiement fournisseur, taux de remboursement, etc.).

Quels sont les KPIs (indicateurs) financiers à surveiller ?

En dropshipping

  • La marge nette après marketing : en somme, c’est ce qui vous reste une fois payés produits, coûts d’acquisition et frais de paiement, rapporté à votre CA. Visez 15% minimum du prix de vente pour un modèle pérenne.
  • Le ratio LTV/CAC : autrement dit combien rapporte un client sur sa “durée de vie” par rapport à ce qu’il a coûté à acquérir. Pour que votre business model tienne la route, visez au moins 3. En dessous, votre rentabilité est en danger.
  • Le délai de rotation de votre cash : ou combien de fois vous pouvez “faire tourner” chaque euro. En dropshipping, les meilleurs arrivent à réinvestir leurs liquidités toutes les 2 semaines.

En 3PL

  • Votre coût logistique à l’unité : il compile stockage, préparation et expédition par commande. L’idée est qu’il reste sous les 4€ par ordre, hors produits exceptionnels.
  • Votre taux de couverture : il s’agit du rapport entre votre stock et ce que vous vendez en moyenne par mois. L’équilibre se trouve souvent entre 1,5 et 2 mois. Suffisant pour ne pas être en rupture, mais pas trop pour éviter le surstockage.

En affiliation

  • Le revenu par clic : il est obtenu en divisant vos commissions par le nombre de clics. Au-dessus de 10 centimes, vos liens sont en pleine forme.
  • Le taux de conversion de vos contenus : il s’agit du rapport entre vos commissions et le trafic généré. Évidemment très variable selon les secteurs, mais un indicateur précieux de la pertinence de vos recommandations.

Ces KPIs clés méritent un suivi au moins mensuel, voire hebdomadaire ou même quotidien pour les plus critiques. L’idéal serait de les compiler dans un tableau de bord automatisé. Voici un exemple :

Exemple tableau de bord automatisé des KPIs (indicateurs) financiers à surveiller pour une boutique en ligne sans stock gratuitement

Quel est le cadre légal français en matière d’e-commerce sans stock ?

En France, nous ne sommes pas les derniers quand il s’agit d’empiler les textes et les obligations. Le principal sujet tient à la fameuse question de la responsabilité quand vous ne voyez jamais la marchandise que vous vendez. Qui est responsable en cas de pépin : vous ou votre fournisseur ?

La loi française est claire là-dessus : c’est vous, en tant que vendeur, qui êtes en première ligne en cas de souci, même si la faute incombe à 100% à votre dropshipper. Injuste ? Peut-être, mais c’est ainsi. Nous y consacrons une partie de notre article "Le dropshipping est-il légal ?"

Concrètement, vous avez quatre volets de règles à respecter :

L’obligation de conformité (articles L.217-4 et suivants du Code de la consommation)

En gros, le produit doit correspondre à la description, aux attentes normales du client et à l’usage prévu. Et cette garantie court jusqu’à 2 ans, peu importe ce que dit votre contrat fournisseur. À vous de vous arranger avec lui ensuite.

La garantie des vices cachés (articles 1641 et suivants du Code civil)

Ici nous parlons des défauts non apparents qui rendent le produit impropre à l’usage. Le type de vice qui se manifeste après l’achat. Et le client a 2 ans à partir de la découverte du vice pour vous tomber dessus. Oui, 2 ans, vous avez bien lu !

L’obligation de sécurité des produits (articles L.421-1 et suivants du Code de la consommation)

En deux mots : vous devez vous assurer que ce que vous vendez ne risque pas de blesser ou tuer quelqu’un. Et en cas de souci, votre responsabilité est engagée même sans faute de votre part. C’est l’esprit de la responsabilité objective.

Les délais

Enfin, parlons du délai de rétractation de 14 jours : c’est le minimum légal, vous n’y coupez pas. Même si votre fournisseur vous livre en 3 mois. Signalons également le délai de remboursement de 14 jours après réception du retour : idem, c’est la règle. À vous d’avoir la trésorerie pour suivre. Enfin, le délai de livraison de 30 jours max, sauf accord express du client. Et c’est là que l’on voit des e-commerçants tenter le coup en répercutant les délais chinois sans rien dire. Gros danger en cas de contrôle DGCCRF.

Face à tout cela, il faut donc qualifier juridiquement vos fournisseurs. Exigez des contrats en béton qui détaillent les responsabilités de chacun et vos voies de recours. Mettez si possible en place une procédure d’échantillonnage : commandez régulièrement vos propres produits pour vérifier leur qualité. Et archivez tout ça comme preuve de votre diligence.

Existe-t-il des dispositifs d’aide financière aux e-commerçants ?

Effectivement, il existe des aides pour mettre un peu d’huile dans les rouages de votre trésorerie d’e-commerçant, avec ou sans stock, lorsque vous démarrez.

Les aides nationales

Côté aides nationales, voici ce que vous pouvez avoir dans son viseur :

  • Les subventions pour la digitalisation des TPE/PME, qui peuvent couvrir jusqu’à 50% de vos investissements numériques. Le programme “France Num” est votre allié avec ses diagnostics, ses formations et ses chéquiers.
  • Les prêts de BPI France taillés pour les e-commerçants : Prêt Croissance Numérique (50K€ à 5M€ sans garantie), Prêt Innovation pour les projets disruptifs, ou encore des garanties pour décrocher plus facilement des financements bancaires classiques.
  • Le fameux Crédit d’Impôt Innovation que nous avons déjà évoqué : 20% de vos dépenses éligibles pour vos développements technologiques spécifiques, dans la limite de 400 000€ par an. De quoi vous inciter à coder plutôt qu’à copier.

Les aides pour les e-commerçants à l’international

Et si vous lorgnez sur des marchés internationaux, sachez qu’il y a aussi des aides dédiées :

  • Le Chèque Relance Export qui prend en charge une partie de vos frais de prospection à l’étranger, y compris l’adaptation à des marchés en ligne lointains.
  • L’Assurance Prospection qui vous couvre contre l’échec commercial au-delà des frontières.
  • Le programme “e-export” de Business France, avec son accompagnement sur-mesure pour se lancer sur les places de marché étrangères.

Les aides régionales

Elles sont assez méconnues alors qu’elles apportent beaucoup :

  • Des subventions qui peuvent aller de 5 000 à 15 000€ pour vous aider à créer votre boutique en ligne.
  • Des aides à la formation pour monter en compétences sur tous les aspects du e-commerce.
  • Ou encore des chèques conseil pour vous faire épauler par des experts du marketing digital ou de la logistique.

Il y a forcément un peu de paperasse et des tableaux Excel à remplir pour décrocher ces sésames. Chez Excilio, nous avons l’habitude de bien ficeler les business plans et les projections financières en amont, en vue de les obtenir. Pour mettre toutes les chances de votre côté, nous vous aidons également à vous rapprocher d’entrée de jeu de votre CCI locale, de l’agence de développement économique de votre région, ou encore d’un conseiller BPI France.

Quand intégrer du stock propre à votre boutique en ligne ?

En parlant de voir plus grand, il arrive un moment où votre modèle commercial 100% dropshipping montre ses limites. C’est là que se pose la question : et si nous combinions tout cela avec du stock en propre ? Les raisons qui poussent à cette mue sont souvent les mêmes :

  • L’envie de doper ses marges sur les best-sellers en négociant des prix de gros
  • La nécessité de raccourcir les délais de livraison directe afin de contenter des clients de plus en plus pressés
  • L’opportunité de se démarquer avec des produits exclusifs, voire une marque propre
  • Ou tout simplement la volonté de diversifier ses sources de revenus, pour plus de résilience

Sur le papier, c’est assurément séduisant. Mais côté comptabilité et fiscalité, cela change beaucoup de choses. Déjà, il faut intégrer de nouveaux postes comptables : des comptes de stock et de variations de stock qui viennent impacter votre résultat, mais aussi des immobilisations liées au stockage (racks, systèmes de picking... du patrimoine qu’il faut amortir).

Côté trésorerie, une partie de votre cash va se retrouver immobilisée dans le stock, et si la rotation n’est pas au rendez-vous, cela peut vite faire mal. Il va aussi falloir financer les infrastructures et équipements liés au stockage (ou la prestation d’un 3PL si vous externalisez). Et puis, il faut souvent consentir des acomptes aux fournisseurs quand on achète en volume, un effort de trésorerie à ne pas négliger !

Enfin, côté obligations fiscales, vous passez également un cran au-dessus, car il faut être capable de valoriser et justifier ses stocks à chaque clôture (inventaires fiables, méthodes de valorisation adaptées, etc.). Si vous vous mettez à importer en direct, il faut aussi maîtriser la TVA à l’importation. Et puis il y a parfois des taxes spécifiques qui entrent dans la danse (éco-contribution, DEEE pour les appareils électroniques, etc.)

Mais tout cela ne s’improvise pas. Il faut plancher sérieusement sur son modèle économique pour savoir quand. Attendre qu’un produit écoule au moins 50 à 100 unités par mois de façon récurrente ? Que la marge brute puisse progresser d’au moins 15 à 20 points ? Que la rotation prévisionnelle dépasse les 6 (soit un renouvellement toutes les 8 semaines) ?

Chez Excilio, nous vous aidons à déjouer un piège récurrent, à savoir mal calculer le coût complet de la gestion de stock :

  • Le coût financier de l’argent immobilisé dans les produits
  • Les coûts de dépréciation des articles qui se périment ou se démodent
  • Les frais de manutention, de picking, d’emballage
  • Les assurances spécifiques pour couvrir le stock
  • Et le coût des potentiels invendus à terme

En clair, nous aborderons avec vous ce virage mixte de façon méticuleuse et progressive. C’est la clé pour transformer l’essai sans faire dérailler votre rentabilité.

Équipe Excilio

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