SAS ou SARL : quel statut choisir pour votre société ?
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Vous souhaitez créer votre société et vous hésitez entre deux formes juridiques répandues : la SAS (Société par Actions Simplifiée) et la SARL (Société à Responsabilité Limitée) ? Ce choix n’est pas anodin. Il va impacter durablement votre régime social, votre fiscalité, vos possibilités d’association ou encore vos perspectives de développement. En tant que cabinet d’expertise comptable, Excilio vous propose ici un comparatif complet, stratégique et concret. Objectif : vous aider à prendre la bonne décision, en fonction de votre projet, de votre situation personnelle et de vos ambitions.
SAS et SARL : les bases à connaître… mais à dépasser
SAS et SARL sont deux sociétés commerciales à responsabilité limitée, c’est-à-dire que votre patrimoine personnel est protégé en cas de difficultés. Dans les deux cas, vous disposez d’une personnalité morale, d’un capital social librement fixé, et devez tenir une comptabilité rigoureuse. Mais au-delà de ce socle commun, ces deux statuts incarnent deux logiques opposées :
- La SARL est encadrée par la loi : son fonctionnement est rigide mais sécurisant, idéal pour les projets familiaux ou à gouvernance stable.
- La SAS est régie par les statuts : c’est une structure ultra-flexible, pensée pour évoluer, lever des fonds, attirer des investisseurs.
Ces différences de philosophie ont des conséquences pratiques sur la gestion quotidienne, la rémunération du dirigeant, la fiscalité des revenus et la structuration du capital.
Statut du dirigeant : charges sociales, rémunération, arbitrages
En SAS et en SARL, le statut du dirigeant majoritaire n’est pas le même. Voici les principales différences qui peuvent d’ores et déjà aiguiller votre choix.
SAS : le président assimilé salarié
Le président d’une SAS est affilié au régime général de la Sécurité Sociale. Il bénéficie donc d’une couverture sociale complète (retraite, maladie, prévoyance) à l’instar d’un salarié (en réalité, il est assimilé-salarié), mais ne cotise pas à l’assurance chômage.
Le coût social est conséquemment élevé : pour 2 000 € nets versés, comptez environ 3 640 € de charge totale pour la société (82 % de cotisations sociales). En contrepartie, ces charges sont intégralement déductibles du bénéfice imposable de la SAS. L’assiette fiscale est claire et les cotisations calculées sur la base réelle.
SARL : le gérant TNS
Le gérant majoritaire d’une SARL relève du régime des indépendants (SSI). Il est considéré comme Travailleur Non Salarié (TNS). Cela signifie plus choses distinctes d’un président de SAS :
- Une protection sociale plus limitée, mais suffisante si complétée (mutuelle, prévoyance, PER à souscrire au nom de la SARL).
- Des cotisations sociales plus faibles : environ 45 % du revenu net.
- Une assiette forfaitaire les premières années, qui peut poser problème si le revenu réel est faible.
Le gérant minoritaire ou égalitaire est assimilé salarié, comme en SAS.
Comparatif concret entre les deux statuts du dirigeant
Admettons deux dirigeants qui souhaitent percevoir 2 000 € nets par mois.
En SAS : coût total pour la société ≈ 3 640 € x 12 mois = 43 680 €
En SARL (TNS) : coût total ≈ 2 900 € x 12 = 34 800 €
Résultat : à rémunération nette équivalente, la SARL est environ 20 % moins coûteuse. En revanche, la couverture sociale est moindre (notamment retraite et prévoyance). Il faut donc prévoir des calculs en prenant en compte également les contrats de santé souscrits à part pour combler le manque à gagner en couverture sociale.
Se verser des dividendes : quelles différences en SAS et en SARL ?
Si vous avez entendu parler de dividendes et que vous pensez qu’il s’agit d’une bonne option pour optimiser votre rémunération, vous devez absolument lire ceci.
En SAS : la flat tax avantageuse
Dans une SAS, le versement de dividendes est soumis à la flat tax de 30 % (12,8 % d’IR + 17,2 % de prélèvements sociaux). Il n’y a aucune cotisation sociale, quel que soit le montant versé.
C’est un excellent levier d’optimisation fiscale en complément d’un salaire modéré. Concrètement, pour 1 000 € de dividendes versés, vous devrez vous acquitter de 300 € de flat tax. Moins confiscatoire qu’en SARL comme nous allons le voir.
En SARL : cotisations sociales sur dividendes
Dans une SARL, les dividendes versés au gérant majoritaire sont soumis aux cotisations sociales dès qu’ils dépassent 10 % du capital social + CCA + primes d’émission. Soit environ 45 % de charges supplémentaires.
Concrètement pour un capital social symbolique à 1€ et pour 1 000 € de dividendes, il faudra compter, en plus des 300€ de flat tax, 450€ de cotisations sociales. Soit 750€ minimum à verser, quasi la moitié.
Le versement de dividendes est donc beaucoup moins intéressant en SARL.
Statuts et gouvernance de votre société : rigidité ou souplesse ?
Le choix entre SARL et SAS est aussi conditionné par le mode de gouvernance que vous allez préférer en fonction de vos ambitions de développement.
En SAS : liberté totale dans les statuts
La SAS vous permet de personnaliser entièrement les règles de fonctionnement : nomination des dirigeants, droits de vote, répartition des bénéfices, clauses de sortie, d’agrément, etc.
Elle permet aussi d’émettre des actions de préférence, d’avoir plusieurs dirigeants (président, DG, comité de direction), ou encore de prévoir un pacte d’associés sur mesure. C’est donc la forme juridique idéale si vous souhaitez faire entrer des investisseurs, créer une holding ou encore lever des fonds.
En SARL : cadre rigide mais rassurant
La SARL est beaucoup plus encadrée par le Code de commerce. Les statuts ne peuvent pas déroger à certaines règles :
- Répartition des parts proportionnelle aux apports
- Majorités légales pour les décisions collectives
- Obligations d’AG annuelle, tenue stricte des assemblées
Elle convient donc très bien à un fonctionnement familial ou dans un comité restreint et dans une gouvernance fixe. Cela ne veut pas dire pour autant que vous ne pouvez pas vous développer en SARL, bien au contraire !
Régime fiscal en SAS et SARL : les mêmes options
Là-dessus, la SAS et la SARL ont un profil similaire avec par défaut à l’impôt sur les sociétés (IS) :
- 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfice
- 25 % au-delà
Mais il est possible d’opter pour l’impôt sur le revenu (IR) pendant 5 ans maximum si votre société est jeune et remplie certaines conditions.
À l’IR, les bénéfices sont imposés dans votre foyer fiscal. Utile si vous avez peu de revenus imposables ou un déficit à compenser. À l’IS, les bénéfices sont d’abord imposés au nom de la société, ce qui permet d’arbitrer entre rémunération, dividendes, et épargne professionnelle.
Entrée et sortie d’associés : levée de fonds, cession, transmission
Un autre critère à prendre en compte qui peut faire pencher votre choix dans la balance. Quid du développement de votre société et de l’après ?
En SAS : la souplesse absolue
Les actions d’une SAS sont librement cessibles, sauf clause contraire. Vous pouvez donc facilement :
- Faire entrer un nouvel associé
- Lever des fonds auprès de business angels ou fonds d’investissement
- Créer des actions de préférence ou des BSPCE pour attirer des talents
C’est la forme préférée des investisseurs car les statuts beaucoup plus libres qu’en SARL permettent de nombreux montages financiers et juridiques.
En SARL : l’encadrement strict
Les parts sociales d’une SARL sont soumises à agrément en cas de cession à un tiers. La procédure est plus lourde et moins attractive pour des investisseurs extérieurs.
Elle reste cependant très adaptée à la transmission familiale ou à l’association avec un proche. Ce n’est pas parce que l’encadrement de la SARL est plus strict qu’il n’est pas plus intéressant parfois, tout dépend où vous voulez en venir encore une fois.
SAS ou SARL : quelques cas pratiques pour aider votre choix
Vous voulez vous associer avec un salarié de longue date
Si vous envisagez de faire entrer un collaborateur au capital pour le fidéliser, la SAS est plus adaptée. Vous pouvez facilement émettre des actions, fixer des droits spécifiques (actions de préférence), prévoir un plan d'intéressement (BSPCE), et organiser cette association via un pacte d’associés. En SARL, la cession de parts à un tiers (non membre de la famille) nécessite un agrément formel des associés, ce qui ralentit et encadre fortement le processus.
Vous prévoyez une levée de fonds dans 12 mois
Ici, la SAS est incontournable. Elle permet d’accueillir des investisseurs professionnels (fonds, business angels) via une ouverture de capital structurée, avec clauses de sortie, actions de préférence, pactes d’associés spécifiques. Ce niveau de flexibilité est absent en SARL, qui ne peut pas proposer les mêmes outils de gouvernance ni la même réactivité dans la gestion des titres.
Vous créez une société avec votre conjoint(e) pour gérer un projet immobilier
La SARL est plus rassurante. Le formalisme légal protège chaque associé. Elle convient très bien à des projets patrimoniaux (comme une SCI commerciale ou une activité de location meublée via une SARL de famille). Elle encadre mieux les décisions et limite les litiges potentiels.
SAS ou SARL : quel statut choisir selon votre profil d’entrepreneur ?
Entrepreneur solo ou consultant
- SAS si vous visez une bonne protection sociale et une image pro
- SARL si vous privilégiez la trésorerie et des charges sociales réduites
Projet à plusieurs associés
- SAS si gouvernance évolutive, répartition libre du capital
- SARL si stabilité recherchée, avec un fonctionnement plus lisible
Start-up ou croissance rapide
- SAS pour préparer une levée de fonds, créer une holding, gérer les entrées/sorties d’associés
- SARL peu adaptée à un développement externe ou à une revente
Profils patrimoniaux ou de transmission
- SAS plus souple pour organiser une holding familiale ou patrimoniale
- SARL adaptée aux SCI, TPE, transmission de fonds de commerce
Pourquoi se faire accompagner dans le choix d’une SAS ou d’une SARL ?
Choisir entre SAS et SARL, ce n’est pas juste remplir un formulaire. C’est faire un choix stratégique structurant, qui aura un impact sur :
- Vos revenus, vos charges sociales, votre retraite
- Votre fiscalité personnelle et professionnelle
- Votre capacité à attirer des partenaires, lever des fonds, transmettre
- Vos relations avec vos associés ou futurs associés
Chez Excilio, nous analysons votre situation personnelle, vos objectifs et la nature de votre projet pour simuler les impacts sociaux et fiscaux de chaque statut. Nous vous aidons à rédiger des statuts solides, à préparer vos documents de création, et à anticiper les évolutions futures de votre société.
Excilio pour vous accompagner dans le choix de votre structure
Il n’y a pas de “meilleur” statut entre SAS et SARL. Il y a celui qui vous correspond. Celui qui vous permet d’atteindre vos objectifs de rémunération, de développement ou de transmission. Prendre ce choix à la légère peut vous coûter cher. Avec Excilio, vous êtes accompagné(e) pour faire le bon choix dès le départ, en toute sécurité.
Nous saurons peser les « pour » et les « contre » de chaque statut en fonction de votre situation, de vos objectifs et de votre contexte d’activités. Contactez-nous pour en savoir plus !
