Président d’une SAS : comment optimiser votre rémunération ?

Comment vous rémunérer sans risquer de mettre en souffrance votre société ? La question de la rémunération du président d’une SAS soulève de nombreux enjeux fiscaux, sociaux et stratégiques. Bien plus qu’un simple choix entre salaire ou dividendes, il s’agit d’élaborer une véritable stratégie de rémunération, adaptée à la situation de votre société, à vos objectifs personnels en tant que dirigeant et aux perspectives de développement. Voici un panorama complet des solutions d’optimisation à disposition du président d’une SAS, accompagné de conseils concrets issus de notre expérience chez Excilio, l’expert-comptable spécialiste des SAS.
Comprendre le statut d’assimilé salarié pour le président de SAS
Avant tout, il faut bien comprendre quelque chose : le président d’une SAS est un mandataire social. Il représente l’entreprise légalement, signe les contrats, prend les décisions courantes et stratégiques et assure la gestion globale. Il ne relève pas du droit du travail mais du droit des sociétés. Son statut est celui d’assimilé-salarié au sein de la SAS.
En des termes plus concrets, cela revient à dire que vous vous versez un salaire, avec tout ce que cela implique sur le plan social et fiscal.
En matière de protection sociale, cela veut dire que vous êtes affilié(e) au régime général de la sécurité sociale, au même titre qu’un salarié, mais sans assurance chômage toutefois.
Ce statut social vous permet de bénéficier d’une bonne couverture en matière de retraite, de maladie, de prévoyance ou de mutuelle. En revanche, le coût de vos cotisations sociales est plus élevé que pour un travailleur non salarié (TNS) – 82% du net versé contre 45% en moyenne en EURL et SARL.
Votre salaire en tant que président peut être fixée par les statuts de la SAS, par une décision des associés ou être librement déterminé par vous-même dans le cadre d’une SASU. Dans tous les cas, il doit être dûment justifié (procès-verbal, bulletin de paie, déclaration DPAE si salarié cumulé). Le salaire d’un président de SAS est bien évidemment encadré.
Se verser un salaire en SAS : principes et fonctionnement
Le président d’une SAS peut parfaitement choisir de se verser une rémunération régulière ou ponctuelle. Pour des raisons de croissance plus rapide qu’escomptée, vous pourriez très bien vous verser 1 000€ de salaire en plus à partir du mois 6 de votre exercice, à titre d’exemple.
Ce salaire est soumis aux cotisations sociales du régime général : retraite, sécurité sociale, CSG/CRDS, etc, comme un salarié dans une entreprise. Le taux de charges sociales est d’environ 82 % du net perçu. Concrètement, pour un salaire net de 3 000 €/mois, la SAS devra débourser près de 5 460 €/mois (salaire brut + charges patronales).
Toutefois, cette rémunération est déductible du résultat imposable de la SAS, ce qui réduit l’assiette de l’impôt sur les sociétés (IS). En ce qui vous concerne, vous serez imposé(e) à titre personnel à l’impôt sur le revenu (IR), dans la catégorie des traitements et salaires, avec application du barème progressif (TMI) après abattement de 10 % ou déduction des frais réels.
Le versement d’un salaire, s’il est possible, est fortement recommandé pour les dirigeants qui souhaitent cotiser à la retraite, justifier un revenu stable ou préparer un projet de financement personnel (emprunt, location, etc.), car c’est ce qui sera scruté par votre banque avant tout !
Se verser des dividendes en SAS : principes et fonctionnement
Avant d’entrer dans le vif du sujet concernant l’arbitrage entre rémunération et dividendes, il est essentiel de bien comprendre ce que représente un dividende dans le cadre d’une SAS.
Un dividende est une part du bénéfice distribuée aux associés à la suite de la clôture des comptes annuels et après approbation des résultats par l’assemblée générale. Il ne s’agit pas d’un revenu issu d’un contrat de travail ou d’un mandat social, mais d’une rémunération du capital investi. Le président d’une SAS, s’il est également associé, peut donc percevoir des dividendes proportionnellement à ses parts dans le capital social.
Les dividendes ne sont distribuables qu’à condition que la SAS ait généré un bénéfice distribuable et qu’elle ait, au préalable, affecté une partie de ce bénéfice à ses réserves légales. Ils peuvent être versés ponctuellement ou de façon régulière, selon la stratégie définie par les associés.
Il est décisif de distinguer ce qui est de l’ordre d’une rémunération avec le salaire et de l’ordre de la « prime » avec le dividende.
Le choix entre salaire et dividendes : arbitrage classique mais stratégique
Vous l’aurez compris, la SAS permet de distribuer les bénéfices sous forme de dividendes, après paiement de l’IS. Ce mode de rémunération présente certains avantages qui font généralement pencher le choix de l’entrepreneur vers la SAS plutôt que vers la SARL :
- Aucune cotisation sociale sur le versement du dividende (contre 82% d’1€ sur le salaire) ;
- Une seule imposition à la flat tax de 30 % (12,8 % IR + 17,2 % prélèvements sociaux), pas d’impôt sur le revenu ;
- La possibilité de décaler les distributions (stratégie de trésorerie).
En revanche et contrairement au salaire, les dividendes ne sont pas déductibles du résultat de la SAS, et ne permettent pas de cotiser pour la retraite ni d’améliorer la protection sociale du dirigeant.
Il s’agit donc d’un arbitrage à faire selon la situation personnelle du président et la santé financière de la société. Une bonne stratégie consiste en réalité le plus souvent à combiner une rémunération fixe et une distribution de dividendes, pour bénéficier des deux systèmes.
Tableau comparatif salaire vs dividendes dans une SAS
Voici un tableau synthétique pour mieux visualiser les différences entre salaire et dividendes.
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Quelle stratégie de rémunération en SAS selon votre situation ?
Il n’existe pas une seule bonne stratégie de rémunération en tant que président de votre SAS. En réalité, tout dépend du stade de développement de votre activité, de votre contexte personnel et professionnel. Toutefois, voici un déroulé classique et efficace d’optimisation de la rémunération :
- En début d’activité : pas de rémunération sous forme de salaire pour éviter les cotisations sociales lourdes. ARCE ou ACRE (dispositifs France Travail) si possible. Choix d’un versement de dividendes si la trésorerie le permet.
- Lorsque la société est stable avec une trésorerie excédentaire : combinaison salaire + dividendes pour bénéficier des deux systèmes et arbitrer efficacement pour évider une imposition lourde.
- Dans le cas où vous percevez d’autres revenus (foncier, salariat, pension...) : arbitrage à faire pour ne pas dépasser un TMI élevé. Les dividendes peuvent être plus efficaces auquel cas.
- Si votre SAS est en croissance avec une volonté d’investissement : réduction votre rémunération (salaire) pour réinjecter les bénéfices et distribuer plus tard via une holding.
Chaque configuration mérite une étude personnalisée avec un expert-comptable compétent pour décider de la meilleure stratégie de rémunération.
Quelles autres stratégies de rémunération en SAS ?
Si nous pensons d’abord à l’arbitrage entre salaires et dividendes, ce ne sont pas les seules possibilités de rémunération pour un président de SAS. Voici quelques pistes supplémentaires.
Utiliser une holding pour structurer votre rémunération
La création d’une holding — une société mère qui détient tout ou partie du capital de votre SAS — est un levier puissant d’optimisation fiscale et patrimoniale. En tant que président, vous pouvez percevoir les dividendes non pas directement, mais via cette structure intermédiaire.
Ce montage fiscal et juridique permet notamment :
- De bénéficier du régime fiscal mère-fille, qui exonère à 95 % les dividendes remontés de la SAS vers la holding, sous réserve de conditions simples (détention d’au moins 5 % du capital, engagement de conservation, etc.).
- D’éviter de faire remonter immédiatement les fonds à titre personnel, et ainsi de différer l’imposition personnelle (flat tax de 30 % ou barème progressif selon l’option).
- De réinvestir via la holding dans d’autres projets, entreprises ou actifs patrimoniaux (immobilier, portefeuille titres…), sans subir la fiscalité d’une distribution à chaque étape.
En outre, la holding peut elle-même salarier le dirigeant, lui verser une rémunération plus adaptée ou encore structurer des avantages (loyer, véhicule, etc.) dans un cadre juridique sécurisé. Cela peut s’avérer plus propice pour vous selon les cas.
Frais professionnels et charges imputables à la SAS
Une autre forme de rémunération indirecte est à considérer : le fait de faire prendre en charge par votre SAS certains frais liés à votre activité. Quelques exemples :
- Le loyer commercial ou l’indemnité d’occupation si usage d’un bureau à domicile ;
- Les abonnements (internet et téléphonie, matériel informatique, logiciels…) ;
- Les assurances et contrats santé (RCP, PER, prévoyance…)
- Le véhicule professionnel et les frais de déplacement (IK, essence).
- Les déjeuners d’affaires, les formations, etc.
Ces frais professionnels, dûment justifiés, réduisent le bénéfice imposable de votre SAS tout en maintenant un bon niveau de confort pour vous, sans que vous ayez à sortir de l’argent personnel.
Placements et investissement via la trésorerie de la SAS
Lorsque votre SAS génère un résultat positif, vous pourriez outre les dividendes optimiser la trésorerie non utilisée pour certains investissements ou placements :
- Assurance-vie souscrite par la SAS (avec pacte d’associés adapté) ;
- SCPI ou immobilier d’entreprise ;
- Portefeuilles titres, obligations, ETF, etc.
Ces placements doivent être cohérents avec l’objet social de la société et extrêmement bien renseignés juridiquement pour éviter toute requalification fiscale et contrôle. Dans ce cadre, l’accompagnement par un expert est obligatoire.
Le petit plus : bien encadrer juridiquement sa rémunération
Quels que soient les moyens mis en œuvre pour optimiser votre rémunération de président, celle-ci doit toujours être fixée par un acte clair :
- Mention dans les statuts de la SAS ;
- Décision collective des associés ou décision unilatérale (si SASU), prise en AG avec procès-verbal, etc.
Pour votre salaire, il est fortement conseillé d’établir un bulletin de paie, même en l’absence de contrat de travail. Cela facilite les relations avec les organismes sociaux, les banques, et renforce la transparence comptable.
En cas de contrôle URSSAF ou fiscal, l’absence de formalisation peut entraîner une requalification ou un redressement !
Optimiser votre rémunération en SAS avec Excilio
La rémunération d’un président de SAS n’est pas une simple ligne dans un bilan comptable : c’est un véritable levier de stratégie entrepreneuriale.
Chez Excilio, nous analysons votre situation dans sa globalité (plan pro/plan perso) pour définir la meilleure combinaison possible entre rémunération directe, dividendes, optimisation des charges et placements.
Prenez rendez-vous avec notre expert-comptable spécialisé dans la gestion des SAS pour bénéficier d’une stratégie sur mesure, conforme, efficace et rentable.
